Les zones d'action prioritaires pour l'air, alias ZAPA, répondent à un arrêté du Ministère de l'Ecologie, lequel concerne les communes et groupements de communes dont la population dépasse 100 000 habitants. Ces collectivités pourront mettre en place, sur tout ou partie de leur territoire, des zones qui seront interdites à certaines catégories de véhicules, en fonction de leurs émissions de polluants. Le calendrier prévoit pour l'heure une procédure expérimentale d'une durée de trois ans, et le Ministère recrute des collectivités volontaires qui devront faire part de leurs intentions au plus tard en juillet 2012. Pour l'instant, une dizaine de villes et de communautés se sont déclarées, même si certaines, comme Clermont-Ferrand, prenant en compte la discrimination sociale induite par ce dispositif, ont déjà renoncé. On en compte deux en Île-de-France : Paris et Plaine Commune, la communauté de communes qui regroupe tout l'ouest de la Seine-Saint-Denis à l'exception de Saint-Ouen.
Le principe serait donc d'interdire ces zones à certains véhicules, en particulier les deux-roues motorisés datant d'avant juillet 2004, et les automobiles d'avant octobre 1997 ?
Mais comment justifier une telle politique ?
La santé, bien sûr. Pour citer l'arrêté : "L'Organisation Mondiale pour la Santé a montré qu'environ 42 000 personnes décédaient chaque année en France pour cause de maladies dues à la pollution par les particules dans l'air (décès en moyenne dix ans plus tôt pour cause notamment de maladies cardiovasculaires, respiratoires et cancers). Cela touche donc chaque année 5 % des décès en France, et représente une baisse d'espérance de vie de l'ordre de huit mois dans les villes françaises." Bon, on a un peu de mal à comprendre comment le fait que 5 % de la population meure en moyenne dix ans avant le terme prévisible de son existence se traduise par une réduction de son espérance de vie de huit mois, mais les rédacteurs de l'arrêté étaient sans doute pressés.
Particules dans l'air ? Mais ces émissions ne sont-elles pas propres aux moteurs diesel ?
En effet ; ces particules ont des origines assez variées, mais seuls deux types de motorisations y contribuent : les vieux deux-temps dans le genre des Vespa PX, qu'il serait sans doute sage, pour le bien commun, de laisser plus souvent au garage, et, très majoritairement, les diesel. Or, la motorisation diesel ne concerne pas tous le monde : les bus, les camions et les véhicules utilitaires mais aussi, en France, les automobiles. Selon un récent numéro de la revue de feu le Conseil Général des Ponts & Chaussées, le parc des voitures diesel est ainsi passé de 1 149 000 véhicules en 1982 à 18 256 000 en 2008 ; dans le même temps, le nombre des automobiles à essence a baissé de 17 695 000 à 14 230 000. Quant au parc de motos diesel on sait que, aujourd'hui comme en 1982, il est égal à zéro.
Mais alors, en quoi les ZAPA concernent-elles les motocyclettes et leur moteur quatre-temps à essence ? Encore la faute de l'Europe ?
Absolument pas. La communauté européenne impose certes un respect de normes de qualité de l'air, mais elle vise essentiellement à réduire les émissions de particules. Si l'on passe en revue les zones de faibles émissions qui existe déjà en Europe on constate que, le plus souvent, seuls sont concernés les autobus et poids-lourds : c'est le cas à Londres, à Stockholm et plus généralement en Suède, à Copenhague ou bien à Prague. En Allemagne, les restrictions s'appliquent aussi aux automobiles, essence ou diesel, mais de façon plus stricte pour le diesel : ainsi, à Berlin, sont interdites en centre ville les voitures à moteur diesel mises en service avant janvier 2006, et les automobiles à essence d'avant janvier 1993, ce qui laisse une certaine marge. Et, dans toutes les zones allemandes, les deux-roues motorisés peuvent circuler sans restriction. En fait, pour l'instant, on ne trouve de zones d'exclusion des deux-roues motorisés qu'en Italie. Là, la situation varie fortement selon les villes mais, le plus souvent, ces mesures ne frappent que les deux-temps, et encore : ceux qui ne satisfont pas aux normes Euro 2. Tous les deux-roues quatre-temps âgés de moins de dix ans sont ainsi libres de circuler. Les ZAPA sont donc doublement uniques en Europe, à la fois parce qu'elles prennent en compte toutes les catégories de véhicules à moteur thermique, et parce que leurs exigences en matière de normes antipollution sont d'une sévérité sans équivalent.
D'un autre côté, c'est un peu normal : la pollution augmente dans les villes, non ?
Absolument pas. Pour Paris et son agglomération, on dispose grâce à Airparif d'un historique assez long, qui montre à quel point la situation s'est énormément améliorée depuis les années 1960 et 1970. Le plomb autrefois présent dans l'essence, le souffre et ses composés ont totalement disparu ; les émissions de benzène, depuis 1994, ont été divisées par quatre et celles des oxydes d'azote par deux même si, là, la situation est plus complexe. En effet, la diminution du dioxyde d'azote est moins accentuée, phénomène attribué à la hausse du parc de véhicules diesel. Et les émissions de particules, elles, malgré les filtres en question, et sans doute aussi à cause de cette hausse, pour l'instant, ne baissent pas.
En somme, rien ne justifie que les deux-roues motorisés soient pénalisés par les ZAPA ?
Rien, à l'exception près des vieux deux-temps, de toute façon très peu nombreux. Clairement, le Ministère a bien comme objectif de fournir aux communes un outil légal qui leur permettra de limiter, et cela de façon drastique, la présence des deux-roues motorisés sur leur sol. Les observateurs auront remarqué combien les journalistes de télévision, toujours à l'écoute du pouvoir, insistent depuis peu sur le fait que ces particules fines sont aussi générées par l'usure des pneus et des plaquettes de freins. On peut sans doute attendre longtemps une évaluation de la part de ces émissions-là dans le total. Mais l'essentiel est fait : fournir un argument, aussi futile soit-il, pour justifier que la prohibition des émetteurs de particules ne se limite pas aux diesel. Alors, on ne doute pas, que, en bonne logique, et par souci d'équité, les vélos aussi seront désormais interdits dans les centres villes : après tout, ils ont aussi des pneus, et ils s'usent.
Denis Berger FFMC
Moi ce qui me gonfle exagerement !!! c'est que l'on est en train de vous dire que vous ne pourrez plus rouler en ville avec votre moto d'avant 2004 et votre voiture d'avant 1997 , et ne croyez pas que ca va rester a 8 communes !! si ont l'accepte ca va etre partout !! je trouve que c'est carrement une atteinte aux libertées individuelles ! j'insiste sur le fait que ce n'est pas une rumeur , c'est inscrit au journal officiel ! c'est autrement plus grave que le gilet jaune !! et je ne voit personne qui bouge ! alors merde ! vous attendez quoi ?? les clubs de motos , les amateurs de motos anglaises et d'harley vous aimez parrader devant les bistrots ! comment vous ferez ? vous allez venir en remorque ? au meme titre les amateurs de moto sportive ou moderne vous etes aussi concernés ! reveillez vous rapidement et ne croyez pas que les nouveaux pantins au pouvoir qui feront quelques choses !!
baloo
REVOLUTION........
RépondreSupprimerje voudrais bien ! mais ont va etre que tout les deux !!
Supprimerbaloo