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mardi 20 décembre 2011

Biker Classic 2008

Ce soir je vient de retrouver le compte rendu de la premiere course que nous avons faite avec notre xs ! c'etait il y a 4 ans !! j'ai l'impression que ca fait un siecle
pour les nouveaux visiteurs de ce site , un petit retour en arriere
bonne lecture
Baloo


Compte rendu de la bagarre de Spa 2008
2005
Tout a commencé il y a 3 ans : présents au Bol d’Or Classic, nous étions en admiration, avec
les membres du Club, devant la superbe XS 1100 « Fior » ; magnifique moto mais, qui apparemment n’a jamais été au point question tenue de route, dommage..
Ensuite, sur la piste que voit-on, des kawas à toutes les sauces, des Honda Bol d’Or en
réplique, RCB en look superbike, des européennes : Guzzi, Laverda, BMW, Triumph, Norton, etc.… en bref, toutes les marques sauf Yamaha où une seule machine était présente : la superbe OW31 « la clope » de notre ami René, ex-Sarron.
Après quelques discussions soutenues par quelques bières, je décide de transformer une XS
1100 pour la faire courir, avec le soutien du club. Le cahier des charges était clair : il faut que ce soit une XS 1100 et non pas une Martin ou autre partie cycle efficace, avec le bloc Yamaha à l’intérieur.
A cette époque, je fais la connaissance d’un personnage hors normes, Bernard FERBUS du
Team BORS, qui est le propriétaire et le préparateur d’une HONDA Bol d’Or, très affutée ; après avoir sympathisé, il m’intégrera au sein de son Team, ce qui m’a permis de me rendre compte de l’intérieur, des besoins de ma future moto.
La construction fut lancée à partir d’un cadre stock de 1979. Après quelques renforts, le
moteur déplacé vers l’arrière, l’assiette complètement modifiée pour avoir une géométrie plus « course », une transmission par chaîne obligatoire pour avoir un bon niveau de performance,
Un bras oscillant en alu qui raccourcit la moto, une fourche de Kawasaki diamètre 40,
récupérée à la déchetterie, une paire de Koni , voila les principaux composants de la partie cycle ; j’oubliais, 2 roues de GSXR 750 85 qu’un pote m’a données.
La partie cycle avancée, il fallait un moteur : avec l’aide de Bernard FERBUS, on se pencha
sur le bloc du gros YAM ; la culasse subit un gros boulot dans les conduits, plus divers « trucs » de préparateur, mais on ne va pas tout vous dire… Il faut quand même savoir que toutes les pièces du moteur sont d’origine XS, sauf les pistons qui sont des WISECO en 74,5 d’alésage, soit 1163 CC ; le vilo fut allégé, les bielles pesées, polies, bichonnées, comme toutes les autres pièces, les carters furent modifiés pour les effets de « blow by » et facilité les retours d’huile.
Déjà un an de passé ; mais, n’ayant pas beaucoup de temps disponible, on n’avance pas vite.
L’assemblage se fit rapidement, la moto fut vite prête pour l’exposition et fut présentée au Salon Moto Légende à Vincennes et à Bussy, pour le rassemblement XS européen début 2008, en vue du Bol d’Or classic.
La cadence fut accélérée, la fréquence des galères aussi …je vous passe les détails, les
heures et les jours à trouver des solutions peu coûteuses et efficaces dans mon atelier, à une température glaciale !
La moto était bien avancée quand le coup de massue nous tomba sur le crâne : « pas
sélectionné au Bol » et là, d’un seul coup, toutes ces heures de boulot, de galère, etc… pour rien ! Le moral en a pris un grand coup … et la moto fut « rangée » dans un coin du garage ; elle y restera quelques mois
MAI 2008
Après concertation avec mes partenaires et sponsors amis, Hervé, Pierre et le Club XS,
« Inscription à SPA pour le Biker’s Classic ».
Manches retroussées, on enlève les toiles d’araignée et on s’y remet. Mais beaucoup de
problèmes apparaissent : position, freinage et cette « putain » de rampe Racing impossible à réglée, qui prend tout mon temps, si bien qu’à 15 jours de l’événement, la moto tourne comme une patate. L’angoisse monte. En désespoir de cause, je remplace la rampe CR par une rampe de FJ 1100 et l’allumage maison par un allumage 5K7 stock… et là, merveille, çà commence à marcher.
Pour les freins, des étriers de FJ 1100 2 pistons, avec des plaquettes « qui vont bien ! » ;
petite modif de la fourche et c’est trop tard ! il est temps de charger le camion, départ pour SPA, avec une moto qui a fait 30 à 40 kms d’essais sur une route pleine de «bouses de vaches » et de tracteurs.
Deux copains comme pilotes : BRUNO, qui participe au Challenge 500 CB, et qui n’a pas
pu essayer la moto et ALAIN, dit « Pinpin », vieux pote qui roule sur circuit depuis pas mal de temps en tant qu’amateur, avec un 600 ER6 Kawasaki. Alain a essayé la moto la veille du départ sur la route, et me dit que les freins sont « merdiques » ; de toute façon, c’est trop tard, on est engagés à SPA avec, comme arme fatale, une XS 1100 dont on ne sait pas grand-chose et deux pilotes qui ne connaissent le circuit que sur la « PlayStation » !
Comment voulez-vous que je ne sois pas stressé ! je regarde les mails sur ma messagerie,
avant le départ ; tous les potes du club XS m’envoient des messages d’encouragement « un podium sinon rien », « une YAM devant », « vous allez tous les pourrir » … Avec notre « expérience », je voyais plutôt un fiasco se profiler à l’horizon !
Les tripes nouées, Jeudi, 8 heures du matin, je démarre le Trafic, avec Michèle mon épouse
et Jérémy notre fils à bord, direction les Ardennes belges. Bruno et Alain partent de leur côté avec leur fourgon et le reste du matos. Huit heures de route et 900 Kms plus loin, nous arrivons à Francorchamps au « Welcome center » ; au carrefour, une silhouette me fait signe : Jean-Yves, du club XS, arrivé de Marseille avec son camping-car, a déjà repéré les lieux et nous indique la marche à suivre.
Après l’inscription, en même temps que Yves GENIES, direction les paddocks ; vu le
nombre de participants, c’est 2 heures de queue à l’entrée et, enfin, le Box n° 28 ; çà y est, on y est ; c’est là que ça va se passer !
Installation rapide : nos co-locataires du box arrivent, Bernard et le BORS Team au complet,
et Bruno, avec West Classic Team et leur merveilleuse réplique de RCB 1000.
Il y a des motos partout, des merveilles, des raretés, des fortunes sur roues, enfin le paradis pour tout passionné de course !







1ère étape : le contrôle technique ; petite appréhension car, pour une moto entièrement
construite dans mon garage…, certes, j’avais relu 50 fois le règlement mais, bon ! Arrivé sur l’aire de contrôle, une Manx devant et la Cagiva de Moto GP derrière, inspection de la moto : inspecteur très sympa qui me dit que c’est une belle moto et que c’est parfait, sauf le branchement d’un feu AR qui doit être en direct ! je lui montre mon faisceau et lui indique que ce ne sera pas difficile à modifier … le coup de tampon est mis sur la fiche et le sticker sur la plaque ! OUF !! On vient de passer la 1ère étape. Jean-Yves me félicite. Retour au box.
Vendredi matin, tout le monde sur le pont à 8 heures 30 : contrôle de la moto, remplissage
des jerricanes d’essence et, les premiers moteurs commencent à tourner ! Je vois Bruno qui enfile sa « combarde » ; là, on y est vraiment ! je vois la OW 31 avec Richard HUBIN (Champion du monde) qui fume, les 1135 GG qui passent sur la pit-lane et ma YAM qui sort du box aux mains de Jean-Yves. Je la démarre et la fait chauffer doucement ; je fais traîner car je préfère qu’il parte à la fin de la session, le stress fait encore un pas en avant ; franchement, à ce moment-là, je flippe !
Maintenant, on ne peut vraiment plus reculer.
Je dis à Bruno : Vas-y cool, prends ton temps, on s’en tape de la place, apprends la moto et le circuit. Bruno : T’inquiètes, pas de problème » me lance t-il.
Je lui tape dans le dos, c’est parti !
Tout le monde va au muret pour le voir passer ! à ce moment-là, les premiers passent à toc ;
les vitesses à cet endroit doivent être d’a peu près 210/220 Kms/heure, puis freinage. Là, j’ai dû vivre 3 des plus longues minutes de mon existence car, voyant passer tous ces bolides, une grosse angoisse me serre le coup : « jamais on ne pourra suivre, on n’est pas au niveau, qu’est-ce qu’on fait ici ? » … ça se
bouscule dans ma tête. Soudain, Aurélie (femme de Bruno) crie « le voilà » et je la vois passer : ma YAM, sans un bruit, à la même vitesse que les autres ; 1er temps : à peu près 3’40, pas si mal pour un premier tour et hop, 2ème tour : 3’35, 3ème tour : 3’30 ; le stress me lâche un peu ; Jean-Yves me dit « putain, elle marche bien ».
Vingt-cinq minutes d’essais, Bruno rentre, on lui « saute dessus »;
Je lui demande : Alors ?
Et lui, avec un grand sourire,: C’est génial !
Baloo : Quoi, qu’est-ce qui est génial ?
Bruno : Tout, le circuit, la moto
Baloo : Quoi, même la moto !!
Bruno : Ouais, t’affoles pas, les freins sont bizarres, ça bouge sévère par endroits, mais ça va le faire !
OUF, ça va mieux !
Deuxième pilote séance : Alain prend le guidon et c’est parti ! Les temps sont similaires ; il
rentre heureux ; il est emballé comme Bruno, le problème c’est les freins, ils ne sont pas constants. Je prends la décision de changer le maître-cylindre pour un plus gros, d’origine YAM – contrôle complet de la moto.
J’avais regardé les temps de l’an passé, avec des motos moyennes style BO d’origine et j’avais vu que ça tournait en 3’15, plus ou moins. C’était mon objectif.
Deuxième séance essais qualifs : je vois Bruno qui commence à « avionner », les temps
tombent à 3’12 – 32ème place sur 63 participants.
Je suis super content… Alain y retourne, idem, belle amélioration : 27ème place sur la grille pour le lendemain !
BILAN DU VENDREDI
La moto est un « avion », le moteur pousse du « feu de Dieu », par contre il chauffe
énormément. Après contrôle des bougies, la carburation est dramatiquement « pauvre » et la patte d’alternateur s’est fissurée – Fabrication d’une nouvelle patte dans un bout de ferraille trouvé sur place et fabrication d’un patin pour la chaîne secondaire dans un pneu trouvé dans une poubelle…
SAMEDI APRES MIDI
Warm up ! C’est reparti, la moto reréglée avec des gicleurs agrandis à 160, les temps
tombent à 3’05. Incroyable, on décroche la 16ème place. Je n’en crois pas mes yeux ! Les pilotes me disent « on bouffe tout le monde à la puissance » ; même les GG 1135 on revient dessus. Je savais qu’un XS avait un potentiel énorme, mais à ce point ! Les allemands de chez Side Bike (voisins de box) me disent que leur Kawa de 126 CV, passée au banc deux jours avant, ne peut pas lutter contre notre YAM !
SAMEDI SOIR « LA COURSE »
Le départ a lieu dans la partie historique du circuit ; il pleut et il fait froid. Bruno part pout le
tour de chauffe et moi et Jean-Yves, on traverse le paddock avec béquille et 2 ou 3 outils. J’arrive au muret et là, les premiers passent à toc, à 30 cm du muret, à plus de 200 sur le mouillé ! je me dit Bruno est moins « fou », il saura rester calme pour le tour de chauffe.
Au même moment, je vois la YAM passer à toc, en aspi derrière deux autres – Putain, comment il fait !
Retour, j’attrape la moto ;
Bruno me dit : ça tient bien sur le mouillé.
Que puis-je dire, je suis scotché !!
Baloo : Vas-y cool, faut finir.
Bruno : Oui-oui, je n'ais pas encore forcé !!!
LE DEPART
Panneau … 30 secondes – Départ style « Le Mans », ça démarre mal. Il part dans le peloton
et la ronde est partie ; ça tourne ; tout va bien, la pluie s’arrête, les temps descendent. La YAM consomme comme un trou : 24 l/heure à peu près. Au bout de 45 minutes, je lui donne l’ordre de rentrer pour ravitaillement et changement de pilote. On ravitaille en même temps que les Bors, beaucoup plus rapide que nous, surtout à cause du derrick et aussi, parce que je voulais contrôler la chaîne secondaire avant de repartir.



Alain repart, les tours sont réguliers, encore 45 minutes. Je donne l’ordre d’arrêter Alain,
mais il ne voit pas le panneau ; tour suivant, il le voit et il rentre ; il était temps, il n’a plus d’essence ! Plein et c’est reparti ! Bruno reprend le guidon et là, il se déchaîne ; très régulier, il commence à remonter ; il fait un 3’03 et se bat avec la Bimota de David MALTERRE pendant 3 ou 4 tours ; la Bimota ne peut rien faire face à la YAM dans les bouts droits et Bruno compense notre tenue de route par un pilotage de folie.



La course est finie, le drapeau à damiers est sorti, il finit son tour. Je vais ranger le « souc » dans le box car il va rentrer. Soudain, on m’appelle au muret ; je me retourne et je vois le casque à Bruno derrière ! paniqué, je traverse ;
Bruno : Je suis en panne.
Baloo : Tu as passé le drapeau ?
Bruno : Oui, oui, on a lâché sous le drapeau.
OUF ! Il regarde le moteur et me dit
Bruno : A quoi elle sert la grosse chaîne pleine de maillons ?. !!»
Aïe, aïe !
Baloo : Tu la vois ?
Bruno : Oui, elle est sur l’alternateur.
J’ai compris aussitôt que c’était fini !.......................................
La chaîne primaire avait explosé ; jamais vu çà de mémoire de mécano ; pourquoi ? Je crois
Que l’on ne le saura jamais – Pas de moteur de rechange, quoi faire ? Trouver un moteur stock pour faire le lendemain ? J’ai préféré rester sur cette fin plutôt que de finir avec une moto qui aurait donné l’impression de se traîner.



Ce qui s’est passé pendant ces trois jours a été fabuleux :
Primo : une XS 1100 sur une piste,
Secondo : 3’03 à SPA – 16ème temps au Warm up, 19ème à la première course, 225-230 Km/h, plus de 130 Cv.
POUR UNE PREMIERE, JE PENSE QUE L’ON A FAIT FORT
A suivre.
Baloo.


MERCI à : Bruno NADAL – Alain SAPIN, les pilotes
Jean-Yves DUPONT, Sandra ALEPUZ, Hervé RIALLAND, Mickaël CASSEZ, Aurélie NADAL, Michèle et Jérémy, Bernard et tous les autres.

2 commentaires:

  1. tres beau recit j'en ai eu la chaire de poule ! bravo encore et quelle aventure ! ;)

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  2. Merci ! je sais j'ai loupé une carriere d'ecrivain !!!!!!!!!!!!
    baloo

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